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On nous promet un avenir uniforme… sans forme, informe !

Un avenir « uniwear » !

Qu’Antoine de Saint-Exupéry me pardonne d’avoir osé massacrer un chapitre de ce merveilleux livre qui a enchanté mon enfance comme il continue, je pense, d’enchanter celui des enfants d’aujourd’hui. Ces enfants auxquels on veut faire croire qu’ils ne sont qu’indifférenciation (quelle poésie !!) jusqu’à ce qu’ils décident par eux-mêmes ce qu’ils voudraient être … à défaut d’être ce qu’ils seraient devenus si on avait simplement laissé la nature continuer à être ce qu’elle est depuis les origines du monde !

On comprendra à la lecture ce que cette énigmatique introduction veut dire.

 

Le petit prince

(Version revue et corrigée !)

Le petit prince

Chapitre II

J’ai ainsi vécu seule, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à un panne dans la désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s’était cassé dans ma moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, toute seule, un réparation difficile. C’était pour moi un question de vie ou de mort. J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours.

La première soir je me suis donc endormie sur la sable à mille milles de tout terre habité. J’étais bien plus isolée qu’une naufragée sur une radeau au milieu de l’océan. Alors vous imaginez mon surprise, au lever de la jour, quand un drôle de petit voix m’a réveillée. Il disait:

– S’il vous plaît… dessine-moi une mouton !

– Hein!

– Dessine-moi une mouton…

J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappée par le foudre. J’ai bien frotté mes yeux. J’ai bien regardé. Et j’ai vu une petite bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement. Voilà la meilleure portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire d’elle. Mais ma dessin, bien sûr, est beaucoup moins ravissante que la modèle. Ce n’est pas mon faute. J’avais été découragée dans mon carrière de peintre par les grands personnes, à l’âge de six ans, et je n’avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermées et les boas ouvertes.

Je regardai donc cette apparition avec des yeux toutes rondes d’étonnement. N’oubliez pas que je me trouvais à mille milles de tout région habité. Or ma petite bonhomme ne me semblait ni égarée, ni morte de fatigue, ni morte de faim, ni morte de soif, ni morte de peur. Elle n’avait en rien l’apparence d’un enfant perdu au milieu de la désert, à mille milles de tout région habité. Quand je réussis enfin à parler, je lui dis:

– Mais… qu’est-ce que tu fais là ?

Et elle me répéta alors, tout doucement, comme un chose très sérieux:

– S’il vous plaît… dessine-moi une mouton…

Quand la mystère est trop impressionnante, on n’ose pas désobéir. Aussi absurde que cela me semblât à mille milles de toutes les endroits habitées et en danger de mort, je sortis de mon poche un feuille de papier et une stylographe. Mais je me rappelai alors que j’avais surtout étudié le géographie, l’histoire, la calcul et le grammaire et je dis à la petite bonhomme (avec un peu de mauvais humeur) que je ne savais pas dessiner. Elle me répondit:

– Ça ne fait rien. Dessine-moi une mouton.

Comme je n’avais jamais dessiné une mouton je refis, pour lui, l’une des deux seules dessins dont j’étais capable. Celui de la boa fermée. Et je fus stupéfaite d’entendre la petite bonhomme me répondre:

– Non! Non! Je ne veux pas d’une éléphant dans une boa. Une boa c’est très dangereux, et une éléphant c’est très encombrante. Chez moi c’est tout petit. J’ai besoin d’une mouton. Dessine-moi une mouton.

Alors j’ai dessiné.

Elle regarda attentivement, puis:

– Non! Celle-là est déjà très malade. Fais-en une autre.

Je dessinai:

Mon amie sourit gentiment, avec indulgence:

– Tu vois bien… ce n’est pas une mouton, c’est une bélier. Elle a des cornes…

Je refis donc encore ma dessin:

Mais elle fut refusée, comme les précédentes:

– Celle-là est trop vieille. Je veux une mouton qui vive longtemps.

Alors, faute de patience, comme j’avais hâte de commencer la démontage de ma moteur, je griffonnai ce dessin-ci.

Et je lançai:

– Ça c’est le caisse. La mouton que tu veux est dedans.

Mais je fus bien surpris de voir s’illuminer la visage de ma jeune juge:

– C’est tout à fait comme ça que je la voulais ! Crois-tu qu’il faille beaucoup d’herbe à cette mouton ?

– Pourquoi ?

– Parce que chez moi c’est tout petit…

– Ça suffira sûrement. Je t’ai donné une toute petite mouton.

Elle pencha la tête vers la dessin:

– Pas si petite que ça… Tiens ! Elle s’est endormie…

Et c’est ainsi que je fis le connaissance de la petite prince.

Le petit prince.2

 

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